Extraits de Le cheval --- Miroir de nos émotions--- d'Isabelle Claude--:
"""Qu'est-ce qui fait aujourd'hui que le cheval prend à nouveau autant de place dans notre vie alors qu'il n'a plus aucune fonction utilitaire ?
Que peut-il représenter pour faire couler autant d'encre ?
Quel besoin, dans ce siècle de vitesse, nous donne "envie" de passer autant de temps avec ces animaux qui nous coûtent une fortune et demande du temps ?
La contradiction est impressionnante : nous vivons dans une société où tout doit aller vite, où tout doit rapporter, où tout doit prendre moindre place... et plus les années passent, plus le nombre de chevaux augmente !
Plus je vis avec les animaux et la nature, plus je prends conscience de ce que nous avons perdu et plus je me rends compte qu'il devient urgent de s'arrêter de fuir !
La vitesse est liée à la fuite, les chevaux le savent, eux. Pour cela, ils sont fait pour courir.
Le mouvement c'est la vie, mais nous que fuyons-nous ?
Nous venons de traverser un siècle de technologie et ce nouveau siècle est marqué par le "haut débit".
De plus en plus vite, de plus en plus loin... Pour aller où ?
Pour rencontrer qui ?
A force d'aller vite, en route nous avons oublier des "diamants" et le chemin du retour.
Mais où est donc le petit poucet ? Lui qui avait su semer....pour retrouver le chemin du retour.
On peut toujours partir quand on sait que l'on peut rentrer.
Mais si l'on va trop loin, trop vite, nous négligeons ce qui pourrait nous aider à nous retrouver, voire à nous trouver.
Pour taire ce quelque chose d'indéfinissable que nous avons perdu ou oser croire que nous l'avons retrouvé, nous nous sommes tournés vers des artifices qui tant bien que mal nous aide à combler ce manque d'échanges, de réflexions, de contes, de dialogue, de philosophie.
Nous avons inventé la psychothérapie pour panser nos plaies et ainsi estimé que l'on peut réparer ce qui a engendré une santé chancelante : l'oubli de l'autre, l'oubli de soi.
Mais où sont passés les philosophes?
Le cheval est à la mode, le "thérapeutique" aussi.
Est-ce nécessité sociétale comme un besoin de retrouver les valeurs oubliées?
Tout devient thérapeutique : la musique, la peinture, le dessin, le cheval, l'eau.
Il fleurit des thérapeutes à tous coins de rue ! Au moindre sursaut d'inquiètude, vite il faut faire intervenir une cellule psychologique !
Quand on va mal, quand on oublie de donner des limites à un enfant, quand on veut une réponse tout de suite, il devient urgent de courir chez le "psy"!
Mais attention !
Pour cela, il nous faut des spécialistes qui savent !
Seules des personnes habilitées et qualifiées ont le droit de prendre en considération le mal-être de l'autre.
La compréhension n'est plus une affaire de personne mais de commerce et de justification sociale....""
Quand je bois un café avec une copine, je fais de la "café-thérapie", dois-je appeler un spécialiste ? Je dis au coiffeur que ses soins devraient être remboursés par la sécurité sociale.
A-t-il le droit d'exercer ? Les thérapeutes ne sont pas forcément responsables et encore moins condamnables. Ils sont devenus un alibi pour ne plus prendre en compte le chagin de l'autre. Nous vivons dans une société d'intolérance à la douleur et à la frustration.
Ils font pour la plupart leur métier du mieux qu'ils peuvent en fonction de leurs connaissances et de leurs valeurs, mais est-ce pour autant que les gens vont mieux ?
Dés que l'on écoute et apaise quelqu'un, fait-on du thérapeutique ?
Non, on est là c'est tout ! La thérapie deviendrait-elle la seule réponse à la solitude et au manque de "sens" ?
Qu'avons-nous perdu de si fondamental pour que seuls des pansements artificiels puissent nous laisser entrevoir que l'isolement n'existe pas ? Quel est le vide derrière tout cela ?
De l'instant qui déjà s'efface et pourtant nous dit que nous sommes en vie, que savons-nous partager aujourd'hui ? Pas plus le chaval que moi ne sommes des thérapeutes et pourtant tous les jours nous vivons des miracles.
Tous les jours naissent de nouveaux espoirs de partage et de paix, de rires et de larmes, de don et de retour du don. Les langages se mélangent et la vie prend de la valeur.
CETTE CURIEUSE RELATION AVEC LE CHEVAL
Le cheval a quelque chose en commun avec l'histoire des Hommes. Comme beaucoup d'autres animaux, il est d'abord mangé. Rapidement exploité, considéré comme inférieur, esclave de l'homme, outil facilitant le travail de la terre puis envoyé au front. Quel animal est plus mort que le cheval pour des vélléités de pouvoir ?
Est-il quelque part la mémoire de notre histoire pour que nous ayons à ce point besoin de lui rendre hommage aujourd'hui ?
Aurions-nous quelque chose à nous faire pardonner dans l'inconscient collectif ?
http://www.reforme.net/archive2/article.php?num=3239&ref=2548
Voyez le Livre :
http://www.facebook.com/photo.php?fbid=1786950911912&set=a.1320778977905.2048624.1183729407